Consécration de la chapelle Saint-Martin

Qu’est-ce que la consécration ?

La consécration d’une église – ou, plus précisément, sa dédicace - est l’action liturgique qui signifie qu’un bâtiment va devenir le symbole matériel de ce que le peuple des baptisés est appelé à devenir : un temple spirituel dont chacun est une pierre vivante selon la théologie de la première épitre de saint Pierre au chapitre 2.

Par la dédicace, l’église de pierres devient figure de l’église spirituelle dont le Christ, par le mystère de sa mort et de sa résurrection, est le véritable temple. C’est un acte liturgique important qui, d’ordinaire, revient à l’évêque.

Comment se déroule-t-elle ?

C’est une liturgie complexe qui est riche de signes et de symboles.

Le début de la liturgie se déroule à l’extérieur où le bâtisseur de l’édifice, en l’occurrence M. Duthilleul, architecte, va présenter à Mgr Aubertin le projet architectural du bâtiment.

Puis avec sa crosse, Mgr va frapper les portes de l’église afin des faire ouvrir et va tracer sur le seuil le signe de la croix, de la même façon que l’on signe un enfant que l’on présente au baptême ; puis nous allons entrer en procession dans la chapelle à la suite de Mgr.

Nous nous rendrons alors à la fontaine baptismale afin de bénir l’eau dont le peuple, l’autel, l’ambon et les murs de la chapelle seront aspergés.

Après quoi, la messe commencera comme à l’habitude avec cependant la remise solennelle du Livre de La Parole aux lecteurs qui devront désormais la proclamer dans ce lieu. Après la liturgie de la Parole, nous chanterons comme au baptême, la litanie des saints, puis nous déposerons dans l’autel les reliques de saint Martin. Ensuite, l’autel et l’église seront consacrés pas la grande prière de dédicace.

Puis, toujours comme pour un baptême, l’autel et les murs à 12 endroits seront oints avec le Saint-Chrême. Quant à l’autel et l’église, ils seront abondamment encensés pour signifier que, désormais, ce lieu sera un lieu de prière.

Enfin, les fidèles apporteront la nappe – qui est en quelque sorte le vêtement blanc de l’autel – puis l’autel et l’église recevront la lumière « qui éclaire les nations » transmise par Mgr l’archevêque ; les fidèles apporteront également le pain et le vin afin que le sacrifice de la messe soit pour la première fois offert en leurs noms dans ce lieu.

Pourquoi des croix (12) sont-elles gravées sur des piliers ?

Le livre de l’Apocalypse nous dit, au chapitre 21, que la Cité Sainte, la Jérusalem céleste, est fondée sur la foi des douze Apôtres. Par conséquent, nos églises de pierres étant des représentations terrestres de la Jérusalem d’en haut, les 12 croix signifient que c’est bien sur la foi et le témoignage des Douze que nous célébrons le mystère eucharistique. Car le sommet de cette liturgie est bien évidemment la célébration de la messe, et c’est bien sûr l’eucharistie qui consacre et sanctifie ceux qui la reçoivent ainsi que le lieu où elle est célébrée.

Dans cette chapelle, l’autel – et donc le chœur – se trouve au milieu : pourquoi ?

Le chapitre 20 de l’Evangile de saint Jean (évangile pascal) nous dit : « Jésus vint et se tint au milieu ». Il n’est pas inopportun de rappeler dans nos architectures la centralité de l’autel qui, par excellence, est le lieu où le Christ vient se donner en nourriture à nous. De même qu’il n’est pas vain de signifier que le Christ est au centre de nos vies, de nos communautés et aussi de nos liturgies (il y aurait beaucoup à travailler cette dimension…). C’est une disposition audacieuse, que nous devons au talent de notre architecte, mais qui, j’en suis sûr trouvera une résonance forte dans notre façon d’être, de célébrer et de prier en ce lieu.

Est-ce que cela change « quelque chose » dans la façon de célébrer ?

Ce que cela changera, nous allons en faire l’expérience dimanche prochain… mais redécouvrir cette centralité et cette verticalité du Christ tel le mât d’un vaisseau au milieu de la nef-église, qui la tient et la fait progresser, c’est effectivement une disposition des lieux très enthousiasmante, très riche liturgiquement, théologiquement et spirituellement.

Enfin, dans ce registre, il faut souligner l’axialité "baptistère/ambon/autel/croix de lumière", qui symbolise l’itinéraire spirituel indépassable de toute vie chrétienne qui nous emmène du baptême à l’accomplissement du Mystère Pascal, en nous nourrissant de la Parole et de l’eucharistie.

B.V.

Le programme du 26 novembre 2017

• 10h30 : accueil du public
• 11h : consécration (accès à l'intérieur de la chapelle sur invitation uniquement)
• 11h à 13h : retransmission sur le parvis et sur grand écran de la consécration (avec eucharistie)
• 13h à 14h45 : visite libre de l'édifice
• 15h : inauguration "civile"
• 15h30 à 18h : visite libre

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